Tuesday, January 30, 2007

Le Repas Maronite du Taoditho (2006)


LA LUMIERE DU MONDE

(4 av. J.-C.---30 ap.  J.-C.)

L'assemblée commence par :
Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. Amen.

Tous les parents récitent le Psaume 78 :
Mon peuple, écoute mes instructions!
Prêtez l’oreille aux paroles de ma bouche! J’ouvre la bouche par des sentences, je publie la sagesse des temps anciens. Ce que nous avons entendu, ce que nous savons, ce que nos pères nous ont raconté, nous ne le cacherons point à leurs enfants; nous dirons à la génération future les louanges de l’Eternel, et sa puissance et les prodiges qu’il a  opérés.
Gloire au Père, au Fils et au Saint Esprit, maintenant et toujours. Amen.

La femme allume la grande bougie et dit :
Loué soit le Père tout puissant, Créateur des cieux et de la Terre, du monde visible et invisible. Vous avez choisi la Vierge Marie pour être la mère de Votre Fils bien-aimé Jésus-Christ, la réelle lumière du monde. Par le "oui" d’une femme et le pouvoir du Saint-Esprit, la Lumière est venue dans le monde.

 Le célébrant dit :
La Lumière luit dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont pas reçue. Elle est venue dans le monde, et le monde a été fait par elle, et il ne l’a point connue. Elle est venue chez les siens, et les siens ne l’ont point reçue.
Mais à tous ceux qui l’ont reçue, à ceux qui croient en son nom, elle a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu.

La femme dit :
Jésus-Christ a souffert, est mort et a été enseveli. Le troisième jour, il est ressuscité d’entre les morts. Il est monté aux Cieux et est assis à la droite du Père tout Puissant. Son royaume n’a pas de fin.


ANTIOCHE

(30 ap. J.-C.---350 ap. J.-C.)

Le célébrant dit :
Le jour de la Pentecôte, après que les disciples aient été tous remplis du Saint-Esprit, ils commencèrent à proclamer à tous la bonne nouvelle. Des milliers acceptèrent leur message, furent baptisés, et se joignirent à l’Église.
Entre les années 37 et 62. L'Église naissante fut persécutée à Jérusalem. Parmi ceux qui furent dispersés, beaucoup allèrent  en Phénicie, à Chypre et à Antioche, prêchant la bonne parole et proclamant leur foi en le SEIGNEUR Jésus. La main de Dieu les accompagnait et un grand nombre crurent et se convertirent. C'était à Antioche que les disciples furent appelés, pour la première fois, les chrétiens.

La femme allume les trois petites bougies : la Foi, L'Espérance, et la Charité.
   


SAINT MARON
&
SES DISCIPLES

(350 ap. J.-C.---452 ap. J.-C.)


Le célébrant dit :
Vers 350 ap. J.-C., Maron « le petit Seigneur » naquit à Cyr, une petite ville près d’Antioche. Quand il grandit, Maron entendit l’appel de Dieu à une vie de sainteté et de perfection. Son cœur se consuma à l'intérieur de lui.

Un dialogue entre Dieu (le célébrant) et  Maron (un jeune homme) :
- Maron, Maron.

- Oui, Seigneur. Qui êtes vous ?

- Je suis le Père compatissant. Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie. Je suis celui qui console et qui conforte. Tu deviendras certainement le Père d'une nation grande et puissante, une nation qui portera ton nom. Moi, l’Eternel je serai leur Dieu et ils seront mon peuple. Ils seront persécutés pour leur foi, mais ces persécutions les rendront plus forts. Des divisions apporteront des désastres et de l’amertume, car s’ils n’observent pas les commandements de mon amour, ils seront livrés à leurs ennemis et seront dispersés aux quatre coins de la terre. Cependant, leur repentance leur attirera ma Grâce et ma Miséricorde, et le bien sera rendu pour le mal.

- Comment cela sera-t-il possible ?

- Demeurez en moi, et je demeurerai en toi. Comme le sarment ne peut de lui-même porter du fruit, s'il ne demeure attaché au cep, ainsi tu ne le peux non plus, si tu ne demeures pas en moi.   Je suis le cep, tu es le sarment. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure porte beaucoup de fruits, car sans moi tu ne peux rien faire. [5]

- Seigneur, que voulez-vous que je fasse maintenant ?

- Quitte ta ville. Va au sommet de la montagne de Nabo. Consolide-toi en moi par tes prières, tes pénitences et ton labeur. Je te protégerai. Je serai avec toi. Je t'accorderai mes faveurs. Amen, amen,  en vérité, je te le dis, si le grain de blé qui est tombé en terre ne meurt pas, il reste seul; mais, s'il meurt, il porte beaucoup de fruits.

- Me voici, Seigneur. Que votre volonté s’accomplisse en moi.

Tous récitent le « Notre Père ».

La femme dit :
Maron quitta le monde et gravit le sommet du mont Nabo, près d’Antioche. Il vécut à ciel ouvert, transforma un ancien temple païen en une église, et s'adonne, dans las solitude, au jeûne, au labeur et à la prière.

Le célébrant dit :
"Maron entreprit de grands efforts dans le but d’atteindre la parfaite sagesse, car le soldat militant est apprécié à la fois par ses vertus et ses actes… Et  parce que Dieu est très généreux et charitable avec ses Saints, il lui accorda le don de guérison des malades. Sa réputation se répandit dans les régions alentours, et les gens se pressèrent vers lui et témoignèrent de la véracité de ses vertus et de ses miracles. Il pouvait guérir les malades et exorciser le diable par de simples prières. Les médecins prescrivent un médicament particulier pour chaque maladie, mais la prière du juste est le remède à tous les maux. Saint Maron, non seulement guérit les maladies du corps mais également celles de l'âme, en rétablissant l’avarice des envieux, la colère des violents, enseignant aux uns la sagesse de la modération, et aux autres les principes de la justice, encore à d’autres la joie de la chasteté, et à d’autres l’amour du labeur."
Maron attira de nombreux disciples : Jacques de Cyr, Limnaios, Domnina, Cyra, Marana, Abraham l’ermite (l'Apôtre du Mont Liban), et bien d’autres. Maron s'éteignit en l'an 410.

Tous récitent le paragraphe de la lettre de St Jean Chrysostome à St Maron :
"[Cher Maron], nous sommes liés à vous par le lien de l’amour et de l'amitié qui nous pousse à vous voir devant nous comme si vous étiez réellement présent. Avec les yeux de l’Amour, la vision ne peut être interrompue par la distance, ni estompée par le temps… Nous nous adressons à votre Honneur et nous vous assurons que nous vous portons continuellement dans nos pensées et nous vous portons dans nos âmes que nous puissions être… Nous vous demandons de prier pour nous." [12]

Le célébrant dit :
A la suite de la requête du Pape Léon I, l’empereur Marcianus construisit un monastère près de la rivière Oronte en l'an 452. Il fut nommé Beit Moroun, ou la maison de Maron. Pendant 500 ans, les disciples de St Maron se rassemblèrent dans ce monastère, et ils apportèrent leur soutien à l’Église Catholique.
Les partisans de Beit Moroun furent les premiers à être appelés les Maronites.


BEIT MOROUN

LA COUPE DE LA FIDELITE
(452 ap. J.-C.---938 ap. J.-C.)

Le célébrant sonne la clochette.
Il souffle la première petite bougie.

L’enfant demande :
Qu’arriva-t-il aux premiers Maronites?

Le célébrant répond :
Il y eut de nombreuses tentatives pour s'opposer à leur Foi :
1.                 En 517, 350  moines maronites furent tués par les Monophysites à cause du soutien maronite apporté au Concile de Calcédoine.
2.                 En 694, 500 Maronites furent tués par l’Empereur byzantin Justinien après avoir élu leur premier patriarche Jean-Maron. Beit Moroun fut endommagé.
3.                 En 938, Beit Moroun et de nombreux monastères Maronites en Syrie furent complètement détruits par les Arabes. Le patriarche maronite se réfugia dans les montagnes du Liban.

Ces trois principales persécutions entraînèrent des centaines de martyrs et des milliers de réfugiés. A la suite de ces persécutions, il y eut de nombreuses vagues de migrations à partir de la Syrie du Nord jusqu’au Mont du Liban. Les Maronites ont eu à prendre la décision la plus difficile de quitter les riches plaines de la Syrie et de prendre refuge dans les montagnes raboteuses du Liban afin de préserver leur foi. Les Maronites Araméens Syriaques de la Syrie se joignirent aux Maronites Cananéens Phéniciens du Liban et les Mardaïtes du Liban.

L’enfant demande :
Ou était la main de Dieu dans tous ces événements ?

Le célébrant répond :
Dieu a amené les premiers Maronites hors de la Syrie et les a conduits dans les montagnes du Liban pour fonder une Église avec les Maronites Cananéens de Phénicie du Liban et pour l’adorer en toute liberté.


la Coupe de la Fidélité


Le célébrant prend du pain et le rompt, trempe le premier morceau dans de l’eau salée et dit :
Prenez du Lahmo. Rompez-le. Trempez-en le premier morceau dans de l’eau salée et mangez-le. Souvenez-vous des larmes que nos ancêtres ont versées quand ils ont abandonné leurs terres.

Puis il prend un second morceau et l’enveloppe dans une toile (serviette de table) et dit :
Enveloppez le second morceau de Lahmo et mettez-le de côté. Souvenez-vous de Beit Moroun, qui a été détruit pour la cause de la Foi.

Tous prient le psaume 79 :
O Dieu! les nations ont envahi ton héritage ; elles ont profané ton Saint temple, elles ont fait de [Beit Moroun] un monceau de pierres. Elles ont livré les cadavres de tes serviteurs en pâture aux oiseaux du ciel, la chair de tes fidèles aux bêtes de la terre. Elles ont versé leur sang comme de l'eau tout autour du [monastère], et il n'y a eu personne pour les enterrer. Nous sommes devenus un objet d'opprobre pour nos voisins, de moquerie et de risée pour ceux qui nous entourent. Jusques à quand, Eternel! t'irriteras-tu sans cesse, et ta colère s'embrasera-t-elle comme le feu? Ne te souviens plus de nos iniquités passées! Que tes compassions viennent en hâte au-devant de nous! Car nous sommes bien malheureux. Secours-nous, Dieu de notre salut, pour la gloire de ton nom! Délivre-nous, et pardonne nos péchés, à cause de ton nom.
Gloire au P
ère, au Fils et au Saint Esprit, maintenant et toujours. Amen.


Le célébrant prend la coupe du vin et dit :
Prenez la coupe du vin et buvez-en. Ceci est la coupe de la Fidélité. Souvenez-vous des martyrs qui ont versé leur sang pour la cause de la Foi.

Les Soldats du Christ

Après qu’ils burent, il dit :
Le Seigneur Jésus a dit : «S’ils m’ont persécuté, ils vous persécuteront aussi. »  «Vous aurez des tribulations dans le monde ; mais prenez courage, j’ai vaincu le monde ». 
Le Pape Hormisdas a décrit les Maronites comme les soldats du Christ et les membres de son corps vivant. Soyez comme vos ancêtres, fidèles à l’Église et à son enseignement, soldats du Christ, et membres de son corps vivant.

La femme embrasse la Sainte-Bible et la passe à tous en disant :
Fortifiez votre Foi par la Parole que Dieu nous donne. Tout ce qu'il vous dira, faites-le.



LA BOUGIE DE LA FOI

(938 ap.  J.-C.---1268 ap.  J.-C.)


Le célébrant dit :
Les Maronites, qui furent comme des brebis sans berger, élirent leur premier patriarche en 685 : Saint-Jean-Maron. Leur Foi se fortifia.


La femme allume la longue bougie, le bougie de la Foi

Tous récitent l’Acte de Foi
O mon Dieu, nous croyons que vous êtes  Dieu en trois divines personnes, le Père, le Fils et le Saint-Esprit. Nous croyons que votre Divin Fils a été incarné et s'est fait homme, est mort pour nos péchés. Il reviendra, pour juger les vivants et les morts. Nous croyons à cela et à toutes les vérités, que votre Sainte-Église Catholique enseigne, parce que vous, qui ne pouvez pas décevoir ou être déçu, les avez révélés. Amen.

Le célébrant dit :
Pendant 350 ans, Les Maronites Cananéens de Phénicie, les Maronites Araméens Syriaques, et les Mardaïtes ont vécu dans un total isolement dans les montagnes raboteuses du Liban.
Ils accueillirent leurs frères et sœurs qui ont dû abandonner  leurs terres et prendre refuge dans les montagnes. L’Église grandit sous les Cèdres, dans les vallées profondes, dans les grottes de la terre, protégée par les montagnes blanches et rocheuses. Les Maronites cultivèrent la terre et la rendirent fertile. Ils apprécièrent ce que Dieu leur a donné, devinrent attachés à leurs terres et à leur Église, et étaient prêts à défendre leur patriarche, coûte que coûte.

La femme apporte le Fî et en donne à tous (une cuillère) et dit :
Nous vous rendons grâce Seigneur, pour tout ce que vous avez donné à nos ancêtres : une Église, un patriarche, et les montagnes du Liban. Savourez la douceur de la Foi.

Ils mangent tous et chantent ou récitent le Psaume 23, le Seigneur est mon berger :
L'Éternel est mon berger ; je ne manquerai de rien. Il me fait reposer dans de verts pâturages, Il me dirige près des eaux paisibles ; il restaure mon âme, Il me conduit dans les sentiers de la justice, A cause de son nom.  Quand je marche dans la vallée de l'ombre de la mort, je ne crains aucun mal, car tu es avec moi ; ta houlette et ton bâton me rassurent. Tu dresses devant moi une table, en face de mes adversaires ; tu oins d'huile ma tête ; et ma coupe déborde. Oui, le bonheur et la grâce m'accompagneront tous les jours de ma vie, Et j'habiterai dans la maison de l'Éternel jusqu'à la fin de mes jours.
Gloire au Père, au Fils et au Saint Esprit, maintenant et toujours. Amen.




LES MONTAGNES DU LIBAN

LA COUPE DE LA LIBERTE
(1268 ap.  J.-C.---1516 ap.  J.-C.)

Le célébrant sonne la clochette.
Il souffle la seconde petite bougie.

L’enfant demande :
Qu’arriva-t-il aux Maronites dans les montagnes du Liban?

Le célébrant répond :
Il y eut de nombreuses tentatives pour étouffer leur Espérance :
Durant les Croisades (1096-1292), les Maronites établirent de fortes relations avec la France et le Pape de Rome. Ils n'étaient plus isolés ; mais après la défaite des Croisés :
1.                 Entre 1268 et 1283, les Mamelouks attaquèrent les bastions des Maronites, semant la destruction à Ehden, Bcharré, Hadath el-Jibbet, Mayfouk, et bien d’autres villages. Ils capturèrent le patriarche Daniel El-Hadchiti et le condamnèrent à mort.
2.                 Entre 1291 et 1305, les Mamelouks ont détruit Keserwan, tuant des milliers de gens.
3.                 Les Maronites ont dû apprendre à survivre et à protéger leur liberté ; mais en 1357, il y eut une division interne parmi eux ; les Maronites de Byblos-Batroun contre ceux de Bcharré.

L’enfant demande :
Dieu a dit que si nous nous divisons et n’observons pas son commandement d’amour, Il nous livrera aux mains de nos ennemis et nous dispersera dans les quatre coins de la terre.

Le célébrant dit :
C’est exactement ce qui s’est passé. Les Mamelouks envahirent Byblos et Batroun, détruisant leurs villages et brûlant vif leur patriarche Gabriel Hjoula en 1367. De nombreuses personnes s'échappèrent vers Chypre. Ainsi les Maronites perdirent leur liberté.
En 1440, Le patriarche maronite se déplaça de Mayfouq à Wadi Qannoubine, également appelé Wadi Qadicha ou la Vallée des Saints.



La coupe de la Liberté

Le célébrant prend du pain, le rompt et en trempe le premier morceau dans de l’eau salée en disant :
Prenez du Lahmo. Rompez-en. Trempez le premier morceau dans de l’eau salée et mangez-en. Souvenez-vous des larmes que nos ancêtres ont versées quand ils ont dû abandonner leurs terres.

Le célébrant prend le second morceau, le trempe dans la sauce au raifort, en mange en disant :
Trempez le second morceau dans le « Marôré » et mangez-en. Souvenez-vous de l’amertume que nos ancêtres ont expérimentée sous la pression de l’humiliation.

Tous récitent le Psaume 85, la Prière pour la Paix et la Justice :
Tu as été favorable à ton pays, ô Eternel! Tu as ramené les captifs de [Maron]. Tu as pardonné l'iniquité de ton peuple, Tu as couvert tous ses péchés. Tu as retiré toute ta fureur, Tu es revenu de l'ardeur de ta colère. Rétablis-nous, Dieu de notre salut ; cesse ton indignation contre nous! T'irriteras-tu contre nous à jamais? Prolongeras-tu ta colère éternellement? Ne nous rendras-tu pas à la vie, Afin que ton peuple se réjouisse en toi? Eternel! fais-nous voir ta bonté ; et accorde-nous ton salut. J'écouterai ce que dit Dieu, l'Eternel ; car il parle de paix à son peuple et à ses fidèles. Pourvu qu'ils ne retombent pas dans la folie. Oui, son salut est près de ceux qui le craignent, Afin que la gloire habite dans notre pays. La bonté et la fidélité se rencontrent, la justice et la paix s'embrassent. La fidélité germe de la terre ; et la justice regarde du haut des cieux. L'Éternel aussi accordera le bonheur, et notre terre donnera ses fruits. La justice marchera devant lui, et imprimera ses pas sur le chemin. Gloire au Père, au Fils et au Saint Esprit, maintenant et toujours. Amen.


Le célébrant prend la coupe de vin en disant :
Prenez la coupe de vin et buvez-en. Ceci est la coupe de la Liberté. Souvenez-vous des martyrs qui ont versé leur sang pour le salut de la Liberté.

Une Rose au milieu des Épines

Après qu’ils burent, ils dirent :
A cause de nombreux désastres qui se sont passés dans cette période de temps (XIIIème-XVIème siècles), particulièrement au Moyen-Orient, le Pape Léon X décrit l’Église Maronite telle une rose au milieu des épines, une forteresse imprenable au milieu de la mer, inébranlable au milieu des vagues et de la fureur de la tempête grondante.

La femme passe une rose entourée d'épines en disant :
Prenez cette rose entourée d'épines et sentez son arôme. Elle représente notre  Église au milieu du chaos.


LA BOUGIE DE L’ESPERANCE

(1516 ap. J.-C.---1842 ap. J.-C.)

Le célébrant dit :
Dieu a entendu le cri  d’appel au secours des Maronites. En 1516, les Ottomans ont vaincu les Mamelouks. Les Maronites bénéficièrent de la protection de la France. Ils se développèrent au Liban et se mélangèrent à d’autres minorités. Leur Espérance devint plus forte.

La femme allume la deuxième grande bougie, la bougie de l'Espérance.
Tous récitent l’Acte d'Espérance :
Ô mon Dieu, nous nous appuyons sur votre Toute Puissance, votre infinie bonté et vos promesses, nous espérons obtenir le pardon pour nos péchés, le secours de votre Grâce, et la Vie Éternelle, par les mérites de Jésus-Christ, notre Seigneur et Rédempteur. Amen.

Le célébrant dit :
Les Maronites ont bâti des églises, fondé des ordres religieux, construit des écoles, et cultivé des terres en friche. Les vallées et les montagnes furent peuplées de moines et d'ermites. De nombreuses familles se convertirent au christianisme, joignirent l’Église, et partagèrent le repas du Seigneur.

La femme passe le plat de Fî. Tous se servent du plat (une cuillère) et la femme dit :
Nous vous rendons grâce Seigneur, pour tout ce que vous avez donné à nos ancêtres : une Église, un patriarche, et les montagnes du Liban. Savourez la douceur de la Liberté.

Tous mangent et récitent :
« L'Esprit du Seigneur est sur moi, parce qu'il m'a oint pour annoncer une bonne nouvelle aux pauvres ; Il m'a envoyé pour guérir ceux qui ont le cœur brisé, pour proclamer aux captifs la délivrance, et aux aveugles le recouvrement de la vue, pour libérer les opprimés et, pour publier une année de grâce chez le Seigneur. »

LE LIBAN

LA COUPE DE L’INDEPENDANCE
(1842 ap.  J.-C.---2004 ap.  J.-C.)

Le célébrant sonne la clochette.
Il souffle la troisième petite bougie.

L’enfant demande :
Qu’arriva-t-il aux Maronites dans les montagnes du Liban ?

Le célébrant répond :
Il y eut de nombreuses tentatives pour étouffer leur Amour :
1. Entre 1842 et 1860, un majeur conflit éclata dans les montagnes du Liban. En 1860, des douzaines de villages, d'églises et de monastères furent complètement détruits, sous la direction des Ottomans, qui essayèrent de briser l’esprit d'indépendance des Maronites. 10 000  Maronites furent martyrisés. Parmi eux, se comptèrent les frères Massabki : François, Abd El-Moati, et Raphael. Ils furent martyrisés à Damas le 10 juillet 1860 et béatifiés par le Pape Pius XI le 1er octobre 1926. De nombreux Maronites furent déplacés et d’autres émigrèrent.
2. Entre 1915 et 1918, les Ottomans bloquèrent les routes accédant aux montagnes. Un tiers des Maronites périrent à cause de la grande famine et des épidémies. De nombreuses populations émigrèrent.


3- Après la première guerre mondiale, Le Liban obtint son Indépendance. Cependant, la paix ne fut pas de longue durée.
Entre 1975 et 1990, le Liban connut une guerre ravageuse. Des dizaines de milliers périrent dans les guerres, et des milliers émigrèrent.

Ces trois principales persécutions aboutirent à des vagues d'émigration du Liban vers de nombreux pays, et tout particulièrement les deux Amériques et l’Australie.
Les Maronites défendirent leur pays vaillamment. Mais en 1990, ils connurent une division interne, se battant les uns contre les autres.

L’enfant demande :
Dieu a dit que si nous nous divisons et n’observons pas son commandement d’amour, Il nous livrera aux mains de nos ennemis et nous dispersera dans les quatre coins de la terre.

Le célébrant répond :
C’est exactement ce qui s’est passé. Leurs ennemis les ont envahis, bombardant leur villes et leurs villages, envoyant leurs chefs en exil, et jetant d’autres en prison. Les Maronites perdirent leur indépendance et des centaines de milliers quittèrent la montagne du Liban et émigrèrent. La réconciliation devenait nécessaire.



La coupe de l'Indépendance


Le célébrant prend du pain, le rompt et en trempe le premier morceau dans de l’eau salée en disant :
Prenez du Lahmo. Rompez-en. Trempez-en le premier morceau dans de l’eau salée et mangez-en. Souvenez-vous des larmes que nos frères et sœurs ont versées quand ils ont dû abandonner leurs terres.

Le célébrant prend un second morceau et le trempe dans la sauce au raifort en disant :
Trempez le second morceau dans le « Marôré » et mangez-en. Souvenez-vous de l’amertume que nos frères et sœurs ont connue sous l’occupation et l’humiliation.

Tous récitent le passage du Livre des Lamentations 5:1-22:
Souviens-toi, Éternel, de ce qui nous est arrivé, regarde, vois notre opprobre: notre héritage a passé à des étrangers, nos maisons à des inconnus. Nous sommes orphelins, sans père ; nos mères sont comme des veuves.  Nous buvons notre eau à prix d'argent, nous payons notre bois. Nous sommes poursuivis, le joug sur le cou ; nous sommes épuisés, nous n'avons point de repos.  Nos pères ont péché, ils ne sont plus, et c'est nous qui portons la peine de leurs iniquités. Des esclaves dominent sur nous ; et personne ne nous délivre de leurs mains. Nous cherchons notre pain au péril de notre vie, devant l'épée du désert ; notre peau est brûlante comme un four, par l'ardeur de la faim. La joie a disparu de nos cœurs, le deuil a remplacé nos danses; la couronne de notre tête est tombée: malheur à nous, parce que nous avons péché! Si notre cœur est souffrant, si nos yeux sont obscurcis, c'est que la montagne du [Liban] est ravagée, c'est que les renards s'y promènent! Toi, l'Éternel, tu règnes à jamais ; Ton trône subsiste de génération en génération. Pourquoi nous oublierais-tu pour toujours, nous abandonnerais-tu pour de longues années?  Fais-nous revenir vers toi, ô Eternel, et nous reviendrons! Donne-nous encore des jours comme ceux d'autrefois! Nous aurais-tu entièrement rejetés, Et t'irriterais-tu contre nous jusqu'à l'excès!
Gloire au Père, au Fils et au Saint Esprit, maintenant et toujours. Amen.

Le célébrant prend la coupe de vin en disant :
Prenez la coupe de vin et buvez-en. Ceci est la coupe de l'Indépendance. Souvenez-vous des martyrs qui ont versé leur sang pour la cause de l'Indépendance.

Réconciliation


La femme dit à ses fils :
Le Seigneur Jésus a dit : “Tout royaume divisé sur lui-même est dévasté, et une maison s'écroule sur une autre.” C’est pourquoi il nous a donné le commandement de nous aimer les uns les autres. Il a dit :  Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés ; vous aussi, aimez-vous les uns les autres.”
“Pardonnez, et vous serez pardonnés.”
  
Les deux fils se tiennent la main les uns les autres en disant :
- Mon frère, pardonne-moi, j'ai péché contre le ciel et contre toi.

- Je te pardonne, frère. La Paix du Seigneur soit avec toi.

- Et avec toi aussi.

Les deux frères s’embrassent paisiblement comme indice de réconciliation alors que les membres de la famille applaudissent.

La femme continue en disant :
Le Seigneur Jésus nous a également enseigné à aimer nos ennemis : Il a dit, «Aimez vos ennemis, et priez pour ceux qui vous persécutent, afin que vous soyez fils de votre Père qui est aux cieux.”

Les fils prient en disant :
“Père, pardonne nos enemis, car ils ne savent pas ce qu'ils font.”

Plus qu’un Pays                                                                                            

L’enfant demande :
Dieu-a-t-il abandonné son peuple ?

Le célébrant répond :
Dieu n’a pas abandonné son peuple. Par contre, Il a consolé les Maronites, et leur a donné trois Saints : Saint-Charbel, Sainte-Rafqa, et Saint-Nimatullah al-Hardini. En 1997, Le Pape Jean-Paul II a visité le Liban pour donner de l'espérance au peuple libanais et en particulier aux Maronites. Il a dit, "le Liban est plus qu’un pays, le Liban est un message". Le Pape leur donna son exhortation apostolique : “Un Nouvel Espoir pour le Liban”.

La femme passe la branche d’olivier à chaque personne en disant :
Prenez cette branche d’olivier. Elle représente le message de paix que vous portez au monde.



LA BOUGIE DE LA CHARITE

(2004 ap.  J.-C.---)

Le célébrant dit :
Vu les sévères persécutions de l’Église du Liban, beaucoup furent dispersés dans le monde, ce qui eut pour conséquence une croissance de l’Église hors des territoires du Liban. C'est ainsi que l’Église naissante s’accrut hors de Jérusalem. La Charité des Maronites grandit et devint plus forte.

La femme allume la troisième bougie, la bougie de la Charité.

Tous récitent l’Acte de Charité:
Ô mon Dieu, Nous vous adorons au-delà de tout, de tous nos cœurs et de toute notre âme, parce que Vous êtes infiniment bon et Vous êtes digne de notre amour. Nous aimons notre prochain comme nous-mêmes pour l’Amour de Vous. Nous pardonnons à tous ceux qui nous ont offensés, comme nous demandons pardon pour nos offenses. Amen.

Le célébrant dit :
L’Église Maronite est devenue internationale. Elle ne comprend pas seulement des Cananéens Phéniciens Maronites, des Araméens Syriaques Maronites, et des Arabes Maronites, mais aussi des Américains, des  Brésiliens, des Canadiens, des Européens, et des Africains Maronites.

La femme passe le plat de Fî en disant :
Nous vous rendons grâce, Seigneur, pour tout ce que vous avez donné à nos frères et soeurs : une Église, un patriarche, et les montagnes du Liban. Savourez la douceur de l'Indépendance.

Ils mangent tous et prient Sophonie 3:14-20
Pousse des cris de joie, [Beit Moroun]! Pousse des cris d'allégresse, [Liban]! Réjouissez-vous et triomphez de tout vos coeurs, [Maronites]! L'Éternel a détourné tes châtiments, Il a éloigné ton ennemi ; le Roi [des rois], l'Éternel, est au milieu de toi, tu n'as plus de malheur à éprouver. En ce jour-là, on dira [à l'Église] : ne crains rien, [Beit Moroun], que tes mains ne s'affaiblissent pas! L'Éternel, ton Dieu, est au milieu de toi, comme un héros qui sauve ; Il fera de toi sa plus grande joie ; Il gardera le silence dans son amour ; Il aura pour toi des transports d'allégresse. Je rassemblerai ceux qui sont dans la tristesse, loin des fêtes solennelles, ceux qui sont sortis de ton sein ; l'opprobre pèse sur eux. Voici, en ce temps-là, j'agirai contre tous tes oppresseurs ; Je délivrerai les boiteux et Je recueillerai ceux qui ont été chassés ; Je ferai d'eux un sujet de louange et de gloire dans tous les pays où ils sont en opprobre. En ce temps-là, Je vous ramènerai ; en ce temps-là, Je vous rassemblerai ; car je ferai de vous un sujet de gloire et de louange parmi tous les peuples de la terre, quand je ramènerai vos captifs sous vos yeux, dit l'Éternel.
Gloire au Père, au Fils et au Saint Esprit, maintenant et toujours. Amen.

LE DINER


LA COUPE DU SALUT


Après le repas, le célébrant prend le second morceau de pain, qui a été au préalable enveloppé et en mange en disant :
Prenez le second morceau de Lahmo qui a été enveloppé dans la toile. Pendant (1600) années, nous avons été nourris du Pain de Vie, qui nous a été donné à travers Maron, Beit Moroun, et l’Église maronite. Mangez-en en ce repas de Grâce.

Tous récitent :
Notre Dame du Liban, priez pour nous.
Saint-Pierre et Saint-Paul, priez pour nous.
Saint-Maron, priez pour nous.
Les 350 martyres maronites, priez pour nous.
Saint-Jean-Maron, priez pour nous.
Saint-Charbel, priez pour nous.
Sainte-Rafqa, priez pour nous.
Saint-Nimatullah, priez pour nous.
Frères Massabki : Francois, Abd El-Moati et Raphael, priez pour nous.


Le célébrant prend la coupe de vin en disant :
Prenez la coupe de vin et buvez-en. Ceci est la coupe du Salut. Savourez la joie du Salut.

La femme apporte le Fî et en donne à tous (une cuillère), en disant :
Nous vous rendons grâce Seigneur pour tout ce que vous nous avez donné : Une Église, un patriarche, et les montagnes du Liban. Savourez la douceur du Salut.

Tous concluent:
Gloire au Père, au Fils et au Saint Esprit, maintenant et toujours. Amen.

Toute la famille applaudit et se félicite, se salue en se souhaitant :    JOYEUX TAODHITO !

JOYEUX  TAODITHO


Pere Antonio Georges Elfeghali © Copyright 2006
Tout droits réservés



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